mardi 10 avril 2007

Corrigé: Va-t-on vers une uniformisation culturelle de la planète ?

L’ensemble documentaire qui nous est proposé nous invite à réfléchir sur la diversité culturelle de la planète et la tendance actuelle à une diffusion mondiale de certains biens et certaines pratiques.

1.Le document n°1 est un planisphère qui représente la diversité des langues à la surface du globe. Il met ainsi en évidence une dizaine de groupes linguistiques parmi lesquels le groupe indo-européen qui représente la quasi-totalité des langues de l’Europe.
Nous sommes conscients en tant qu’Européens que les différentes langues de l’Europe ont certes des racines communes mais sont aussi très diversifiées et non intercompréhensibles entre elles.
Il en est de même pour les autres groupes linguistiques si bien que notre planète ne peut sans doute pas être vue comme décomposées en dix familles de langues mais plus concrètement abritant plus de 3000 langues, certaines très locales.

Face à cet émiettement linguistique planétaire plusieurs langues internationales sont apparues depuis le XVIe avec la conquête coloniale. C’est ainsi que l’espagnol est devenu la langue officielle presque partout en Amérique latine ou que le français est aujourd’hui la langue officielle de la plupart de nos anciennes colonies en Afrique noire.

Mais c’est actuellement l’anglais qui, depuis plus d’un demi-siècle acquiert une véritable stature planétaire du fait du poids économique des Etats-Unis : l’anglais est presque partout devenu la langue des échanges internationaux et c’est donc une langue étudiée, presque partout dans le monde comme première langue étrangère.

2.Le doc. 1 a donc mis en évidence, entre autres choses, la très grande diffusion de l’anglais comme langue de communication internationale entre pays qui n’ont pas la même langue maternelle. Pourtant les langues maternelles continuent partout à être vivaces et ne sont pas prêtes d’être remplacées par l’anglais sauf dans de rares cas (élites indiennes par ex.)

Le doc.2 évoque un autre aspect de la vie quotidienne qui serait touché une tendance à l’uniformisation : nos pratiques culinaires. La carte évoque les chassés-croisés entre certains mets qui se sont largement diffusés dans les villes des pays industrialisés et hors de leur contexte d’origine. En premier lieu il s’agit des « fast foods » made in USA qui se sont diffusés en Europe depuis une génération environ et maintenant dans les grandes villes du monde entier et notamment du Tiers Monde, de Shanghai à Casablanca en passant par Bombay ou Mexico. Ces « fast foods » dont Mac Donalds est devenu le symbole touchent principalement les jeunes en raison du caractère décontracté et de l’attrait que représente cette façon de se nourrir venue des Etats-Unis.

D’autres plats, souvent via une diaspora implantée en Amérique (ainsi qu’en Europe, et en Australie…), se sont largement propagés : la pizza des émigrés italiens, le kebab des émigrés grecs, le riz cantonnais des épiciers chinois… autant de plats vendus en « prêt-à-manger » et donc appréciables dans des sociétés urbanisées manquant de temps.
Encore plus récemment, d’autres mets se sont diffusés en raison de leur côté « exotique » : les plats texmex (originaires du Texas et du Mexique qui ont du succès aux Etats-Unis et maintenant un peu en Europe), les sushis japonais (met très « branché » aux Etats-Unis et en Europe).
Bref on peut voir des échanges culinaires en raison du côté pratique et par goût pour l’exotisme mais comment y voir une réelle uniformisation des modes de vie ? Au quotidien les habitudes alimentaires de la plupart des terriens n’ont pas considérablement changé ces dernières années. Elles évoluent doucement (ex. pain et riz en Afrique noire aux dépens du mil, du manioc).

Le doc.3 représente une succession de bouteilles dont une est un produit original diffusé partout à travers le monde, le Coca Cola et les autres n’en sont que des copies plus ou moins bien implantées, mondialement (Pepsi Cola) ou localement (Cola Leader Price !) Ces copies montrent l’engouement très grand –surtout des jeunes- pour une boisson qui depuis la Seconde Guerre Mondiale est la boisson qui, par excellence, symbolise la réussite commerciale des Etats-Unis et qui, de ce fait, surtout dans certains pays en développement, est valorisée comme un signe de modernité.
Y-a-t-il pour autant uniformisation culturelle ? On peut sérieusement en douter mais toutefois remarquer que l’augmentation du niveau de vie moyen, même dans de nombreux pays en voie de développement, a permis la diffusion de plus en plus grande de ce type de boissons gazeuses sucrées grâce à la création d’usines locales (dont certaines fabriquent du Coca Cola sous licence). On peut effectivement noter qu’il y a une tendance générale à consommer davantage de boissons de ce type par rapport aux boissons traditionnelles…avec des conséquences parfois néfastes sur la santé.

3.Le doc.5 nous présente l’empire de Robert Murdoch, magnat américain des médias : plusieurs centaines de chaînes de télévisions (dont des chaînes d’information de diffusion mondiale comme Fox News), 175 journaux.
Une telle concentration de moyens d’information aux mains d’un seul groupe capitaliste peut sembler quelque peu inquiétante. Ce type de groupe est en effet capable quasiment instantanément de faire circuler sur satellite les arguments qui peuvent influencer efficacement l’opinion publique. Ainsi le doc. 5 semble évoquer le fait que Robert Murdoch s’est servi de ses media pour encourager l’intervention américaine en Irak en 2003.
Or on sait qu’il existe d’autres groupes de medias également très puissants (et surtout américains). Non seulement ils peuvent véhiculer des informations mais leurs puissants réseaux de publicité sont susceptibles de mettre en lumière de nouveaux produits pour les consommateurs du monde entier. Car souvent les autres medias relaient les mêmes informations, parfois sans vérifier les sources.
Ces grands groupes sont susceptibles de devenir dans une certaine mesure des vecteurs d’uniformisation culturelle.

4.L’historien F. Braudel dans cet extrait de l’Histoire des civilisations tente de réfléchir au devenir des différentes civilisations. Il insiste sur leur inscription dans un temps long (« réalités de longue, d’inépuisable durée ») ce qui ne peut que mettre à mal la thèse selon laquelle le phénomène de mondialisation actuel tendrait à produire une uniformisation culturelle en un temps aussi court.
Toutefois il note qu’un certain nombre de traits visibles de nos paysages urbains (gratte-ciel, autoroutes, centres commerciaux, usines…) rendent nos villes de plus en plus uniformes d’un bout à l’autre de la planète. L’abandon des costumes régionaux et leur remplacement par des vêtements beaucoup plus standardisés donne également cette impression d’uniformisation.
Et en même temps l’uniformisation est loin d’être dans les mentalités, les modes de pensées, les croyances religieuses, les systèmes sociaux.

Synthèse
Va-t-on vers une uniformisation culturelle de la planète ?

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