mardi 10 avril 2007

corrigé composition puissance éco des USA 15 02 07

La puissance économique des Etats-Unis

Les Etats-Unis sont la première puissance économique du monde, et ce depuis le début du XX e siècle. Ils sont également la première puissance militaire, jouent un rôle diplomatique de premier plan, d’autant plus que leur adversaire depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’URSS, a quitté la scène internationale en 1991. Leur rayonnement culturel est également de plus en plus marquant à travers le monde via leur production cinématographique, leurs grandes chaînes d’information, le réseau Internet dont ils sont les concepteurs.
Ce pays, qui est devenu aujourd’hui la Super puissance mondiale, ne doit-il pas d’abord et avant tout cette position à la puissance de son économie, les autres éléments – poids militaire, diplomatique, culturel- en découlant dans un second temps ? C’est ce que nous essaierons de montrer en analysant dans une première partie les différents secteurs économiques illustrant la force des Etats-Unis : son agriculture, 1ere du monde, largement exportatrice, son industrie également au 1er rang sans cesse en innovation, son très puissant secteur des services largement tourné vers les marchés extérieurs.
Dans un second temps nous tenterons de comprendre cet état de fait en rappelant les conditions historiques de la mise en valeur des Etats-Unis, les atouts de son territoire, le rôle joué par une population nombreuse, adhérant à des valeurs communes. Enfin dans une troisième partie nous montrerons que cette puissance économique s’inscrit de manière inégale sur le territoire américain, certaines régions représentant des pôles décisionnels au niveau national et mondial.

Si l’on reprend la classique distinction des économistes en trois secteurs d’activités, on remarque que les Etats-Unis, tant dans l’agriculture et les mines, l’industrie que les services occupent le 1er rang mondial.
L’agriculture américaine est particulièrement productive : elle occupe les premiers rangs pour les principales productions échangées sur les marchés mondiaux (ex. 1er pour lesoja et maïs, ; 2e pour coton et agrumes, 3e pour le blé). Leur élevage (notamment bovin et porcin) est particulièrement puissant. Les exploitations agricoles sont de grande taille, très mécanisées, et intégrées au puissant secteur agro-alimentaire qui fournit engrais, semences, machines agricoles et, en aval, conditionne, transforme, commercialise et exporte.
En outre les Etats-Unis disposent de ressources abondantes dans leur sous-sol : houille (Appalaches et Rocheuses), gaz et pétrole (largement exploités au Texas et en Alaska), divers minerais notamment du fer, du cuivre…ce qui a été un atout considérable au XIXe pour le démarrage industriel du pays.

Car dès le début du XX e les Etats-Unis avaient déjà la première industrie du monde. Depuis elle n’a cessé de se renforcer et de se transformer : les industries traditionnelles (sidérurgie, textile, constructions navales) ont lourdement souffert dans les années 1970 mais se sont réadaptées au nouveau contexte international. D’autres branches ont résisté (l’automobile 1er rang mondial notamment grâce aux véhicules industriels, la chimie, l’agro-alimentaire) ; d’autres enfin se sont développées de manière prodigieuses (l’informatique, l’aéronautique, les industries d’armement…).
L’industrie depuis le XIXe siècle a connu des mouvements de concentration verticale comme horizontale et de puissants groupes industriels se sont constitués précocement, formant le noyau initial des futurs grandes firmes multinationales américaines (ex. Exxon ou Mobil pour le pétrole, Ford ou Gneral Motors pour l’automobile-, Cargill pour l’agro-alimentaire-°.
Dans le domaine des hautes technologies développées depuis les années 1950, l’avance américaine était si grande, la progression a été si rapide que les firmes apparues à cette époque ont été rapidement acquis une carrure mondiale (ex IBM dans les ordinateurs, Microsoft dans les logiciels).

Mais le secteur le plus multiforme et le plus puissant de l’économie américaine est le secteur tertiaire. Il représente environ ¾ du PIB américain et environ ¾ de la population active y travaille. Dans ce secteur nous ne retiendrons que certaines activités qui jouent un rôle-clé dans la puissance économique des Etats-Unis (et non tout ce qui relève du secteur tertiaire « banal » des services aux particuliers –petit commerce, services publics de base…-).
Les Etats-Unis ont un puissant secteur financier qui s’appuie sur de grandes banques tournées vers les marchés internationaux et de grandes compagnies d’assurances. Ils disposent de bourses de valeurs très puissantes : celle de Wall Street à New-York (l’une des trois grandes avec celle de Londres et de Tokyo), celle de Chicago tournée vers la cotation des produits bruts.
Les Etats-Unis ont également un secteur du transport extrêmement développé car fondé sur un excellent réseau d’axes routiers, autoroutiers, ferroviaires, fluviaux et des sites portuaires et aéroportuaires nombreux et bien aménagés. Tout cela contribue à un dynamisme des échanges commerciaux internes comme externes.
On peut enfin noter, dans le secteur tertiaire, l’importance de la recherche souvent co-financée par les Universités et les entreprises, d’où l’attrait que représentent les Etats-Unis pour les chercheurs du monde entier.

Ces différents éléments mettent donc bien en évidence la puissance économique des Etats-Unis qui semble à la fois sans partage et sans limite. Mais comment un tel succès a-t-il pu être obtenu ?

Un premier élément d’explication tient à la taille du territoire américain : un territoire de 9,6 millions de km², l’un des plus vastes du monde et qui a progressivement été mis en valeur et maîtrisé depuis le XVIIe siècle.
Cette immensité ( 4500 km d’est en ouest, 2500 km du nord au sud) et la disposition particulière du relief (une immense chaîne de montagne dans l’Ouest : les Rocheuses, une autre moins élevées prenant en écharpe l’est : les Appalaches) ont pour conséquence une grande diversité de milieux bioclimatiques et par conséquent des potentialités agricoles.
On peut ainsi distinguer un domaine continental, dont une grande partie se trouve dans le bassin du Mississippi-Missouri, et qui constitue un domaine privilégié pour la culture des céréales (blé, maïs) et autres plantes annuelles(soja, betterave….) ; le domaine subtropical du sud-est (notamment la Floride) est bien adapté à la culture des fruits et légumes (notamment agrumes), la région méditerranéenne californienne bien ensoleillée en été est, moyennant irrigation, un domaine très favorable aux cultures de fruits et légumes ainsi qu’à la vigne, enfin l’ouest avec ses hautes plaines et ses plateaux relativement secs est bien adapté à un élevage autrefois extensif, aujourd’hui plus industrialisés (« feed lots » : immenses domaine d’engraissement des bovins)

Mais ces potentialités seraient restées à l’état de potentialités s’il n’y avait eu l’énorme effort de mise en valeur accompli par la population américaine depuis le XVIIe siècle. Le pays s’est progressivement peuplé à partir de la façade atlantique, mettant en valeur le nord-est (exploitations familiales) et le sud (grands domaines esclavagistes). Progressivement à partir du XIXe siècle la totalité des Grandes Plaines a été mise en valeur les émigrants y ayant pénétré par le Mississippi puis plus tard grâce aux chemins de fer transcontinentaux reliant les deux côtes.
La population américaine a connu un essor démographique extraordinaire lié à une très forte immigration (surtout au XIXe siècle) et à un dynamisme naturel d’où le chiffre actuel de 300 millions d’habitants.
Malgré la présence de minorités défavorisées et discriminées (Noirs, Hispaniques, Indiens), dans l’ensemble les Américains partagent largement les mêmes valeurs : ils adhèrent au système politique démocratique, participent largement au développement continu de la société de consommation, permettant ainsi de continuer à alimenter la consommation intérieure et de soutenir la croissance économique du pays.

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