mardi 10 avril 2007

Méthodo croquis de synthèse

Quelques remarques générales sur le croquis :

1)Le texte officiel :

extrait du B.O. n°7 du 12 février 2004 sur la nature de l’épreuve d’Histoire-Géographie du Baccalauréat
« A partir de ses connaissances et en réponse à un sujet donné le candidat réalise un croquis de géographie accompagné d’une légende organisée.
Le sujet porte sur l’un des thèmes ou ensembles géographiques définis par le programme.
Il ne comporte pas de document si ce n’est éventuellement quelques brèves données statistiques.
Il est accompagné d’un fond de carte. »

2)Son interprétation

Au Bac temps conseillé pour un croquis est de 1 h et 1 h 30 (le reste des 4 h est alors consacré à rédiger une composition d’histoire ou une étude d’un ensemble documentaire)
Au Bac il y a 2 sujets de croquis au choix (sur 2 parties différentes du programme !)

3)Que teste le croquis ?

Il vise à évaluer :
L’exactitude des informations, notamment la localisation sur un fond de carte à l’échelle mondiale, régionale ou locale
La capacité à hiérarchiser et mettre en relation les phénomènes représentés
L’organisation de la légende, équivalent graphique d’un plan de composition : les figurés y représentent les différents arguments de chaque partie du développement
La maîtrise des techniques cartographiques

4)Croquis et schémas

Quand la Géographie est en majeure (= qu’on a donc le choix entre 2 compositions de Géographie ou une étude d’un ensemble documentaire), concevoir un schéma pour illustrer sa composition est très apprécié par les correcteurs (et l’inspecteur !)
Il s’agit le plus souvent, sans le support d’un fond de carte, de faire un croquis de synthèse simplifié qui utilise les mêmes techniques cartographiques.

Dans d’autres cas, le schéma est simplement l’illustration d’un aspect de la démonstration (ex. l’organisation théorique d’une ville des Etats Unis avec son centre des affaires, ses ghettos ethniques et ses immenses banlieues pavillonnaires)

5)Le matériel nécessaire

Un feutre fin et noir avec lequel écrire le titre, les toponymes (= noms de lieux) et la légende
Des crayons de couleurs
Des feutres
Un ou deux fluo
Un trace-cercle (ou avec d’autres figures : carrés, rectangles..)
Un kleenex pour estomper
Une gomme pour enlever les traces d’estompage

N.B. Le crayon à papier sert à faire des brouillons, l’effaceur et le blanco n’ont pas de raison d’être puisqu’on s’applique et qu’on ne doit pas laisser de fautes !

Sujet proposé : les espaces et les dynamiques de la mondialisation

Démarche guidée

1.A quelle partie ou chapitre du cours me reporter ?

Chapitre I « Mondialisation et interdépendances » (mais aussi indirectement le chapitre II d’autres logiques que la mondialisation » car dans ce 2e chapitre je parviens mieux à comprendre pourquoi certaines régions du monde résistent à la mondialisation ou au contraire s’y adaptent mieux)


2.Quelle idée principale émerge de cette partie du programme ?

La mondialisation (c’est-à-dire ce processus de développement des flux de marchandises, de capitaux, d’hommes et d’information qui semble s’accélérer depuis une trentaine d’années) touche aujourd’hui l’ensemble de la planète mais y produit des effets différents.

Certains espaces en sont les moteurs et en retirent un enrichissement considérable (c’est le cas de la Triade = les 3 pôles économiquement les plus développés : Etats-Unis, Europe Occidentale et Japon), d’autres en subissent les conséquences ou essaient d’y résister (certains pays en développement parmi les plus pauvres).
(A la maison je vais retourner dans mes notes de cours et le manuel pour affiner ces idées)

3.Quel est le fond de carte fourni ?

Un planisphère avec une projection polaire permettant de représenter les flux entre Amérique et Asie (ce que ne permet pas la projection courante qui place l’Amérique à la gauche du fond de carte et l’Asie à droite)
L’échelle en est petite ce qui ne permet pas une cartographie très précise mais ce fond de carte permet d’identifier la plupart des Etats du monde.

4.Que vais-je essayer de montrer ?

que la mondialisation est la combinaison de différentes dynamiques :
la plupart des flux (de marchandises, de capitaux, d’informations) partent des pays les plus riches et irriguent le reste du monde de manière inégale
les flux d’hommes sont plus compliqués (ex. migrants économiques qui viennent dans les pays développés, cadres des pays développés qui s’installent dans les PVD pour y développer de nouvelles activités)

que le résultat de ces différentes dynamiques est :
L’enrichissement et le développement continu de la Triade et de leurs marges.
L’intégration économique de certains pays en voie de développement
La marginalisation des régions les plus pauvres, surtout quand les civilisations sont rétives à l’occidentalisation ou qu’elles sont fermées aux échanges (ex. Corée du Nord)

5.Comment montrer cela en utilisant le langage cartographique ?

Je dois faire en sorte que le regard soit attiré par les régions les plus dynamiques et qui profitent le plus de la mondialisation (la Triade au premier chef) pour cela : couleurs qui « flashent » (rouge,rose, orange), certaine surcharge
Par opposition les régions délaissées doivent être représentées plus discrètement (couleurs pâles : beige, jaune…)

6.Comment démontrer cela dans une légende argumentée ?

J’ordonne ma légende comme s’il s’agissait des arguments d’une dissertation : c’est essentiel pour justifier mon choix cartographie. Par exemple

I.Les dynamiques de la mondialisation
1.les flux de marchandises
2.les flux de capitaux
3.les flux d’informations
4.les flux de personnes

II.Leurs conséquences sur l’organisation de l’espace mondial
1.les espaces moteurs
2.les espaces intégrés
3.les espaces délaissés

J’essaie de détailler encore plus cette légende (par exemple je rajoute dans le II 1. un figuré représentant les grandes métropoles –style New York, Tokyo, Londres ou Paris- d’où partent les décisions économiques qui influent sur l’ensemble de la planète)

7.Comment choisir des figurés qui appuient ma démonstration ?

En cartographie il y a 3 grandes familles de figurés :
figurés ponctuels –ex. cercle pour une ville-
figurés linéaires –flèche pour flux de marchandises-
figurés de surface –ex. pays colorié en rouge, ou hachuré-

Ici les flux seront représentés par des flèches au feutre (qui peuvent être plus ou moins épaisses, en trait continu ou pointillé, de différentes couleurs) (mais s’il y a trop de flèches, trop de couleurs on ne comprend plus rien donc il faut se limiter à 2 ou 3 différents types de flèches)

Les espaces seront représentés par des plages coloriées au crayon de couleur (préférable aux hachures)

N.B. on ne colorie pas une surface au feutre ou au fluo. On garde le feutre pour les flèches et les cercles ou points. Le fluo est très rare (ex. cerne entourant la mégalopole aux Etats-Unis)

On utilise des figurés ponctuels (points, cercles, voire carrés) au feutre pour souligner la présence de lieux importants (grandes métropoles des pays de la Triade par exemple)

8.Le passage à la réalisation

Je ne peux ni tout dire dans une composition ni tout mettre sur une carte : je dois accepter d’éliminer certains éléments difficiles à cartographier ou qui ne me semblent pas essentiels. Je peux essayer de regrouper certains éléments avec un seul figuré.

Je vérifie au brouillon que j’ai choisi tous les figurés dont je vais avoir besoin (couleurs, flèches, etc…
Je commence par construire ma légende sur une feuille à part (jamais au verso)
Ensuite je remplis ma carte en suivant plus ou moins cette légende (il est préférable de colorier les espaces avant de mettre des flèches ou des cercles en surcharge)

9.La finition

J’estompe le coloriage (10 secondes) + je gomme les bavures (10 secondes)

J’écris le titre en noir et au feutre fin : le titre de la carte est bien celui du sujet proposé !

J’ajoute des toponymes (= des noms de lieux) sur la carte (au feutre fin) : pour les choisir je réponds à la question : quels sont les lieux (villes, Etats, ensembles régionaux, mers et fleuves) que j’aurais besoin de citer dans une composition dont le sujet serait « les espaces et les dynamiques de la mondialisation » ?

Ex. je n’ai pas besoin de mentionner « océan Pacifique » sur cette carte par contre il faut citer Japon, Europe occidentale, Etats-Unis, Chine, etc…

N.B. J’écris ces noms en majuscules appliquées au feutre noir et fin en écrivant petit. Au besoin je mets une initiale (et non un numéro) si je manque de place.




10.La vérification

Je relis pour éviter les fautes d’orthographe dans la légende ou sur la carte

Je reprends mon croquis à la fin de l’épreuve de Bac (si j’ai commencé par là) pour vérifier que rien ne me choque (ex. inversion de couleur entre la légende et la carte, pays important colorié d’une couleur visiblement inadaptée)


Attention !

Il est impossible à la maison d’inventer un tel croquis si au moment de la réflexion j’ai sous les yeux un croquis déjà réalisé (du manuel, des annales, d’un copain) : cela me bloque toute possibilité de conception !

A la maison, une fois ma légende conçue, je dois utiliser les cartes du manuel pour remplir ma carte sans me tromper de pays et essayer d’être précis

Par contre le jour du contrôle ou du Bac je devrai remplir mon fond de carte par cœur ! (pour cela je devrai avoir appris les principales localisations)

Il m’est impossible d’apprendre une carte rien qu’en la regardant : pour être capable de la refaire :
Je dois être capable de réinventer une légende organisée
Je dois savoir localiser précisément ce que je veux représenter Il m’est donc utile de me faire des petites cartes ou schémas avec 1 seul phénomène par carte, petits schémas que j’apprends par cœur

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